Difficile de ne pas y voir une preuve de faiblesse de l'exécutif. Avant même l'annonce officielle du nouveau gouvernement Valls, plusieurs ministres potentiels y sont allés de leur communiqué ou de leur tweet pour annoncer qu'ils n'y participeraient pas. De quoi gâcher le suspense qui accompagne traditionnellement les remaniements ministériels.
Ces «spoilers» avaient débuté dès lundi, avec les annonces successives des retraits d'Aurélie Filippetti, d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon. Ce mardi, c'est au tour des entrants pressentis d'adresser une fin de non recevoir à l'exécutif. Le proche de Marine Aubry François Lamy, exclu lors du dernier remaniement, a ouvert le bal. Suivi des écologistes qui, par la voix de Jean-Vincent Placé - pourtant le plus ambitieux des Verts - ont annoncé que les conditions n'étaient pas «réunies» pour une participation gouvernementale.
Une situation «surréaliste»
Pire, Jean-Michel Baylet, le patron des radicaux de gauche, s'est payé le luxe d'annoncer en direct aux chaînes d'info en continu qu'il ne participerait pas au gouvernement mais que ses ministres seraient toujours présents, anticipant ainsi l'annonce officielle du secrétaire général de l'Elysée prévue en fin d'après-midi.» Il avait envie de prendre l'initiative et de montrer que les radicaux avaient étaient bien traités», explique un élu PRG, qui reconnaît que cette méthode n'est pas «habituelle».
Enfin, l'ancien communiste Robert Hue, lui aussi pressenti, y est allé de son communiqué pour expliquer que «ni la ligne politique proposée au nouveau gouvernement ni sa composition n'étaient de nature à permettre» sa participation. Alors même qu'aucune proposition ne lui avait été clairement faite, selon l'aveu même de son collaborateur...
Ce scénario inédit a fait réagir, notamment dans l'opposition. Le député UMP Benoist Apparu a ainsi déploré une situation «surréaliste», déplorant le retour de «l'esprit de la IVe République».