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Manifestation anti-Sivens: incidents en centre-ville

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Barrage de Sivens

Manifestation anti-Sivens: incidents en centre-ville malgré l'interdiction de la manif
Manifestation anti-Sivens: incidents en centre-ville malgré l'interdiction de la manif

Le métro bloqué au plus mauvais moment quand les gens veulent rentrer chez eux entre 18 et 19 heures, des transports en communs perturbés, des policiers et des gendarmes qui courent dans tous les sens après une menace presque fantôme mais malheureusement très active. La fin de la manifestation hier en fin de journée à Toulouse peut laisser un goût amer aux autorités. Malgré l'interdiction, malgré les précautions, malgré l'absence de face-à-face violent et direct entre opposants et service d'ordre très nombreux, un groupe très organisé a réussi à la nuit tomber à casser. Leur manière à eux d'exprimer leur opposition à tout, du barrage de Sivens à l'État en passant par les forces de l'ordre qu'ils ont moqué et souvent insulté tout au long de l'après-midi.

Entre 14 heures et 17 heures, la confrontation d'abord pacifique puis beaucoup plus tendue à partir des sommations pour disperser la manifestation à 15 h 40, s'est cantonnée sur les allées Jean-Jaurès, à l'atmosphère très «lacrymogène» puis sur le boulevard de Strasbourg jusqu'à la place Jeanne d'Arc.

Le dispositif de sécurité a empêché toute l'après-midi le passage vers l'hyper-centre, la rue Alsace-Lorraine et la place du Capitole envahis par beaucoup de monde pressé de concrétiser des courses.

Le long jeu de chat et souris a duré de 16 heures à 18 heures avec une voiture brûlée par un cocktail Molotov sur les allées Jean-Jaurès, des arrestations (21 au total selon la préfecture), quelques blessés (un policier, au moins six manifestants secoués par les gaz ou les interventions des forces de l'ordre). Et alors que cela sentait la fin, du côté de Jeanne d'Arc, les plus virulents peut-être rejoints par d'autres, ont disparu vers 18 heures. Le début des exactions.

Première victimes, des policiers municipaux dans une voiture croisée à Saint-Sernin est violemment caillassés. Le groupe, une horde noire masquée, a remonté la rue du Taur, traversé la place du Capitole sous les regards inquiets des passants, suivi la rue Saint-Rome pour retrouver Esquirol où les dégradations avaient eu lieu samedi dernier. Fidèle en quelque sorte, le groupe a vandalisé les quatre distributeurs bancaires du Crédit Mutuel, brisé deux vitrines changées dans la semaine. Le temps de transformer une zone de chantier en barrage coupant la rue de Metz, le groupe était déjà reparti direction la place du Salin. Un distributeur du Crédit Agricole, lui aussi détruit samedi dernier a été à nouveau saccagé. «Une violence effrayante», lâche une commerçante. Aux Carmes, une sucette Decaux a volé en éclats. Rendus au tribunal, toujours aussi mobile, les casseurs ont fait demi-tour et ont dégradé une agence CIC, en face de l'entrée du métro des Carmes. Ils ont aussi caillassé les gendarmes mobiles avant de disparaître et de s'évanouir discrètement dans la foule du samedi soir.

D'autres opposants, plus festifs et moins virulents, ont fini en chanson place du Capitole. A 19 h 30 le calme était revenu. La fin d'une curieuse après-midi qui laisse un goût particulier aux témoins, et pas seulement à cause des gaz lacrymogènes.


Tarn

Le préfet rompt le silence

Pour la première fois et en exclusivité pour La Dépêche du Midi, le préfet du Tarn Thierry Gentilhomme s'exprime sur le barrage de Sivens.

Pourquoi décidez-vous de parler ?

J'ai beaucoup été mis en cause je me devais apporter des éclaircissements. Avant tout je veux dire ma compassion totale aux parents de Rémi Fraisse. C'est la pensée d'un père que j'exprime.

De quels éclaircissements parlez-vous ?

Je n'ai donné aucune consigne de sévérité aux forces de l'ordre, je m'inscris en faux. La manifestation avait été préparée avec les organisateurs, le cadre avait été fixé : ne pas s'approcher à plus de 400 mètres du chantier ni stationner sur la D 999. Trois objectifs étaient par ailleurs définis : éviter le contact entre pro et anti barrage, nous avions aussi des renseignements concernant des risques de débordements sur le site, à Gaillac et Albi d'où la mobilisation de forces de l'ordre, pas sur le site, mais à proximité, en réserve d'intervention. Selon les consignes d'apaisement du ministère, il ne fallait pas provoquer, d'où le retrait des engins et une présence policière hors du site. Enfin, la manifestation n'était pas organisée pour marquer l'arrêt du chantier.

Ne pensez-vous pas que maintenir le samedi soir des forces de l'ordre sur le site, a été perçu comme une provocation ?

J'ai décidé de laisser sur place les forces de l'ordre pour protéger le chantier. A ce moment-là c'était la meilleure solution, une voie médiane que j'assume. A posteriori, bien sûr que ce n'était pas une bonne décision, mais pouvait-on demander aux vigiles qui gardaient le chantier de revenir alors que le vendredi soir ils avaient été attaqués ? C'était l'assurance que le chantier ne pourrait pas reprendre le lundi ou le mardi.

Quand les nouveaux experts arrivent-ils ?

La semaine qui arrive. Ils ont la mission de rapprocher les points de vue.


Des manifs ailleurs

A Rennes, ils étaient environ 200 à 300 manifestants a défiler, malgré l'interdiction de la préfecture, A Paris, quelque 1.400 personnes, selon la police, ont manifestépour dénoncer les «violences policièresLa manifestation a été émaillée de moments de tension. Des manifestants, pour certains cagoulés, ont hué un cordon de CRS déployés autour d'une station-service et leur ont jeté des projectiles.

A Lyon, cinq des 18 personnes en garde à vue vendredi au lendemain d'une manifestation non déclarée à Lyon, à la mémoire de Rémi Fraisse, ont été déférées au parquet hier, l'une d'entre elles ayant été écrouée et les autres placées sous contrôle judiciaire, selon la police.

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Réactions des lecteurs

ofuscado,

Beaucoup de commentaires montrent que beaucoup ont renoncé à réfléchir à leur propre aliénation.
En premier lieu le rédacteur de l'article n'est pas à épargner. Cette voiture brûlée. Il ne me semble pas que le projectile soit parti d'un ou d'une manifestant-e. Mais bien entendu, mes yeux ne font pas force de preuve, surtout face à ces quelques blogueurs qui préfèrent rester chez eux.
Quant à celles et ceux qui préfèrent se retirer de tout conflit croyant que c'est ainsi qu'avance la démocratie, en fermant leur gueule, j'ai honte pour elles et eux. J'ai honte pour toutes celles et tous ceux qui ne voient pas que la dérive arrive par l'impunité des forces en place et leur propre non-réaction.
Si le vent se lève, ce serait intéressant de le suivre pour voir où il nous porte. Si on se décide à rester sur place, c'est la fatigue assurée et inutile qui plus est (message aux conservateurs). Mais n'oublions pas notre gouvernail (notre pouvoir politique), puisque les murs ne cesseront pas d'être construits en travers de notre route. Et si pas de gouvernail, imposons notre style face à la violence, en tout genre et notamment policière. Jets de fleurs et autres billes peuvent servir, soit à faire retomber la pression, soit à pouvoir prendre la fuite lorsqu'en face on court vers vous, matraque à la main.

Raviolit,

Il existe en France une république et une démocratie. Dans ce dossier il existe suffisamment de voie de recours ... Alors Messieurs et Mesdames les casseurs, saisissez la justice et nous verrons si cette derbière vous domme raison

nature et liberté,

Ce qui s'est passé samedi est aberrant. Les manifestants se sont retrouvés coincés dans les allée Jean Jaurès car les forces de l'ordre bloquaient les rues attenantes...!!
J'ai pu sortir par miracle dans une petite rue menant à la place Belfort, avant qu'ils ne commencent à gazer. Mais on est où là?? C'est quoi cette violence?? On n'a plus le droit de manifester maintenant??!

N'oublions pas que les manifestants se sont retrouvés face à des personnes armées et donc le rapport de force n'était pas égal, comme d'habitude...

Nous sommes pour une autre société, plus équitable, et contre le système capitaliste dont on ne peut que constater l'inefficacité.



Kokodi,


@ Mouclade Canal Historique, il y a 9 heures : Vous auriez tort de vous gêner. Tant que c'est pour la bonne cause...

@ Yann d ici et d ailleurs, il y a 5 heures et @ sysyphe, il y a 3 heures : Je suis heureux (enfin si l'on peut se réjouir de ça) de lire vos contributions.

@ miig81, il y a 4 heures : votre point de vue me semble intéressant, à noter qu'à Paris, la manif autorisée, c'est déroulée sans incident.

Cosmik kiki,

@sysyphe...même constat et merci de votre contribution!

@on nous prends pour des... oui vous,vous l'êtes c'est indiscutable,au moins il vous reste un neurone pour vous poser cette question,contrairement au 3/4 de la populace votante!

le tigre,

quand le pouvoir se rend complice de toutes ces manifestations et des crimes et délits!
la france va très mal!!!

TRIAL,

MANIFS ...INTERDITES !!!! en francec'est n'importe QUOI !!mais les politiques poussent ces gens ......maintenant.....on ne respecte pas les lois et décrets .....

sysyphe,

Présent aux allées Jean Jaurès , malgré moi .Je bossais cette après midi . Tout ça ressemblait à un traquenard . Des forces de police nombreuses qui quadrillaient la zone de place Wilson jusqu'en haut des Allées . Des CRS de chaque coté et dans toutes les entrées des rues . Des policiers de la Bac cagoulés avec brassard qui attendaient . Il y en avaient même dans le parking souterrain . Un immense périmètre rectangulaire , fermé par la police . Qui laissaient rentrer mais pas sortir . Pourquoi ? La manifestation s"et arrêtée avant la médiathèque devant le barrage . Pendant environ 1 petite heure et puis les lacrymogènes ont été lancés . Pourquoi puisque les manifestants étaient confiné sur ce périmètre?? Je m 'interroge sur la réelle stratégie de la police au ordre du préfet..A qui profite cette violence ?
@Yann d ici et d ailleurs Je confirme que ça ressemblait vraiment à une souricière .

Republicain31470,

Mais mon cher miig81, il est plus facile de verbaliser de gentils citoyens sur la route en sur-vitesse de 2 ou 3 km/h que de s'opposer réellement à des voyous qui vous insultent, vous menacent et vous mettent plus bas que terre. Avec un gouvernement qui cautionne ces agissements et des écolos qui enfin font parler d'eux, c'est la fête pour tous ces casseurs. Ce pauvre gars décédé à Sivens n'était surement pas pour tout ce BAZAR.

miig81,

Je suis toujours surpris par l'impunité dont bénéficie ces casseurs. A Toulouse comme à Gaillac, entourés de forces de police et de gendarmerie, ils cassent comme ils veulent et repartent en sifflotant.. On peut alors se poser la question de l'utilité des gendarmes, la manif se passerait aussi bien (ou mal) sans eux : les pacifiques défileraient tranquillement, les casseurs casseraient impunément mais au moins on éviterait ces déploiements de force qui ne servent à rien, puisque les casseurs courent toujours.

vazi ziva,

Que font tous ces gens dans la rue ? Ils ne doivent pas trop être fatigués de leur semaine de travail et ils ont du temps a perdre en futilités.
Ce qui me dérange dans ces manifestations c'est que la plus part ne savent même pas ce qu'ils y font et n'ont aucune convictions.

TRIAL,

@cosmik kiki mon foie va trés bien...merci !! la vérité doit facher certains cerveau.....et enlever les oeilleres.....nous sommes en démocratie et contre les gens qui détruisent !!!!et je suis pour le comptoir du café ...au moins on ne se prend pour des philosophes ...et avoir la science infuse !!sur ..je ne suis pas 1gaucho .

annemarietlse,

Je ne suis pas tjs d'accord avec vous, cosmik kiki, mais là j'approuve vraiment, ça ressemble à des discussions autour du comptoir du café du coin.

Cosmik kiki,

Trial...comment vas votre foie?

J'adore les raccourcis que l'on peu lire dans les commentaires bobos,écolos,RSA,CAF,communiste,gaucho qui deviennent des gros mots sorti de petits cerveaux bien étroits incapables de voir plus loin que son petit chez lui!
ZSXZ

TRIAL,

LES CASSEURS SONT CONTENTS L'ORSQUE LA C.A.F OU LER.S.SA LE CHOMAGE TONBENT SUR LECOMPTE BANCAIRE....IL FAUT QU'ILS REFUSENT....VU LEURS CONVICTIONS !!

Yann d ici et d ailleurs,

Ce qui est étrange avec cet article c'est qu'il n'y a qu'un seul point de vue ... comme les articles écrits en direct hier soir par le journaliste de la dépêche M. Cohandon .... ne relayant que la casse.
Hier soir je n'y était pas mais, de fait la blogosphere a relayé les informations de terrain, à savoir qu'un 2ème circuit avait été autorisé ( en passant vraisemblablement par Jean Jaurès ). Sauf qu'il semblerait que cela se soit transformé en souricière... Toutes les issues aux alentours ont été verrouillées ...
(cf témoignage circulant sur les réseaux sociaux).
Quand je lis l'ensemble des articles au final quels sont les dégât. Ce qui m'interroge c'est que ce soit les banques, symbole du capitalisme qui ont été visés ... Oui malaise dans notre société il y a, et de cela débattons. Je regrette que les journalistes de la dépêche n'aient pas relayé ce débat en ne recoupant pas leurs informations. Ils n'ont parlé uniquement que du point de vue de la préfecture. Toutefois, pour être honnête jusqu'au bout regrettons que cette voiture ait été brûlé, floutant ainsi leur message ... si tenté qu'il y ait eu un message à entendre.