Publié le 08 novembre 2012 à 05h00 | Mis à jour le 08 novembre 2012 à 05h00

Main-d'oeuvre étrangère: certaines entreprises restent craintives

Chez Nurun, à Québec, des gens de 34... (Le Soleil, Patrice Laroche)

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Chez Nurun, à Québec, des gens de 34 nationalités différentes se côtoient tous les jours. Parmi eux, Alpha Amadou Sow, Sylvio Rancourt (vice-président exécutif de Nurun Québec), Yanira Ramirez Torres et Jean-Claude Kouadio.

Le Soleil, Patrice Laroche

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Gilbert Leduc
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Le Soleil

(Québec) «Peur» des patrons d'accueillir des travailleurs étrangers dans leur entreprise? Inadéquation entre les emplois disponibles et les compétences des candidats issus de l'immigration?

Bien difficile d'en identifier la cause, mais la région de Québec vit une situation plutôt curieuse. Les entreprises ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver de la main-d'oeuvre qualifiée alors que des immigrants, souvent bardés de diplômes, ne parviennent pas à s'extirper des rangs des chômeurs ou des assistés sociaux.

«Aujourd'hui, tout est positif. Nous récompensons des entreprises qui embauchent les immigrants et qui sont convaincues de leur contribution au succès de leur organisation», confiait, mercredi, Armelle Rossetti, présidente du gala Un monde à faire, un événement organisé par la Chambre de commerce et d'industrie du Québec rendant hommage aux entreprises qui encouragent l'embauche de travailleurs immigrants. «Par contre, il y a des entreprises qui sont moins ouvertes à la diversité culturelle. Il faut les évangéliser.»

En général, le taux de chômage des immigrants est de quatre à cinq points de pourcentage supérieur à celui de l'ensemble de la population. Au Québec, en 2011, le taux de chômage des immigrants était de 12,4 % alors que celui de l'ensemble de la population se situait à 7,8 %. Le portrait ne serait guère différent pour la région de Québec qui affichait, en octobre, un taux de chômage de 5,4 %.

«Il y a un peu de peur de la part des employeurs à l'égard des travailleurs étrangers», soulignait Mme Rossetti qui est responsable du recrutement international au sein de la firme Akova. «Ce n'est pas facile d'embaucher un immigrant. Qu'il suffise de penser à toutes les démarches nécessaires à leur embauche. Ça nécessite aussi, pour l'organisation, une remise en question, car les méthodes de travail, les façons de fonctionner ne sont pas les mêmes.»

En plus d'«évangéliser» les patrons, il y a beaucoup de travail à accomplir sur le terrain, a insisté Armelle Rossetti, notamment améliorer les équivalences et les reconnaissances des diplômes et assouplir les conditions d'entrée dans les ordres professionnels. Mme Rossetti a aussi plaidé pour une intervention «mieux structurée» des organismes voués à l'accueil et à l'intégration des immigrants.

Stages en entreprise

«Effectivement, l'embauche d'un immigrant amène sa part de lourdeur administrative», reconnaît le président et chef de la direction de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec, Alain Kirouac, «mais il vient le moment où la nécessité fait loi. Nos entreprises vivent la même réalité. Elles manquent cruellement de main-d'oeuvre et elles doivent sortir des sentiers battus pour la trouver si elles veulent continuer de progresser

Par ailleurs, il ne croit pas que les entreprises soient «fermées» à l'embauche des immigrants. «C'est davantage l'inadéquation entre les postes disponibles et les compétences des chercheurs d'emploi qui fait défaut

Il y a quelques années, la Chambre avait piloté un programme permettant à des immigrants sans emploi de la région de Montréal de venir faire connaissance avec Québec. Des immigrants avaient même eu la possibilité d'effectuer des stages. L'initiative avait connu un certain succès puisque la moitié des participants avaient reçu une offre d'emploi au terme de leur stage.

En septembre, le programme Maillage professionnel-Interconnexion Québec a été relancé. Cette fois, l'accent est mis principalement sur la familiarisation du travail en entreprise. Des stages d'une dizaine de jours sont offerts aux immigrants sans emploi de la région de Montréal qui sont pris en charge par la Chambre durant leur séjour.

L'organisme y met le paquet afin que le programme produise des résultats. Une équipe des trois personnes est à l'oeuvre pour contacter les entreprises et leur proposer d'accueillir des stagiaires qui, un jour, pourraient devenir des employés réguliers.

Nurun

Le gala Un monde à faire rendait hommage à des entrepreneurs immigrants et des entreprises qui se démarquent en matière de recrutement international. La liste des gagnants est disponible sur le site de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec (www.ccquebec.ca).

Société de consultation et technologie de l'information, Nurun fait partie du groupe. «L'embauche de personnel immigrant nous a apporté bien plus qu'un moyen pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre en informatique», a soutenu le vice-président exécutif de Nurun Québec, Sylvio Rancourt. «Les expériences et les perspectives de chacun permettent d'en arriver à des solutions qui n'auraient pas pu être développées avec des gens ayant tous la même vision des choses.»

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