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Publié le 17 janvier 2019 à 13h23 | Mis à jour le 17 janvier 2019 à 13h23

La moitié des aliments produits au pays est perdue

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BOB WEBER
La Presse Canadienne

Les Canadiens gaspillent plus de nourriture qu'ils n'en consomment.

Plus de la moitié de la nourriture produite au Canada est perdue et une cuisine moyenne gaspille des centaines de dollars de produits alimentaires chaque année, révèle une étude que les chercheurs qualifient de « première mondiale en son genre ».

L'étude publiée jeudi avait été commandée par l'organisme torontois « Second Harvest », qui oeuvre à la réduction du gaspillage alimentaire. La recherche, largement financée par la Fondation Walmart, serait la première à mesurer les déchets alimentaires à l'aide de données provenant de l'industrie et d'autres sources, plutôt que des estimations, a soutenu Martin Gooch, de l'entreprise Value Chain Management International, qui a mené l'étude.

Value Chain travaille avec les industries de l'agriculture, de l'aquaculture, de la mer et de l'alimentation pour augmenter leur rentabilité. Les auteurs soutiennent que les résultats ont été vérifiés par des experts et croient que leurs chiffres sont « conservateurs ».

Des études précédentes suggéraient que les Canadiens gaspillaient près de 400 kilos de nourriture par personne, ce qui en faisait l'un des champions du monde en ce domaine. La nouvelle étude vient ajouter des images à ce chiffre : les pommes pourrissent au sol faute de cueilleurs, les surplus de lait sont détruits, des milliers d'hectares de produits maraîchers sont labourés dans les champs lorsque des commandes sont annulées.

L'étude conclut que 58 % de la production alimentaire canadienne est gaspillée. Cela comprend les « déchets inévitables », comme les os d'animaux, mais un gros tiers de ces déchets - plus de 11 millions de tonnes - pourraient être récupérés.

L'étude indique que la valeur des seuls produits d'épicerie utilisables qui se retrouvent dans des dépotoirs canadiens ou autres sites d'élimination s'élève à près de 50 milliards : cela représente plus de la moitié de ce que les Canadiens dépensent en nourriture chaque année, et suffirait à nourrir chaque Canadien pendant cinq mois.

En outre, le rapport indique que les aliments inutilement jetés au Canada produisent plus de 22 millions de tonnes de gaz carbonique, un des responsables des changements climatiques.

« Meilleur avant », « infect après » ?

Le rapport indique par ailleurs que ce sont les étapes de la transformation et de la fabrication qui sont les plus grandes sources de « déchets évitables », représentant 43 %.

Des produits qui ne répondent pas à des normes rigoureuses de classement, des prévisions de marché inexactes et des mesures inefficaces de transformation sont notamment responsables de ce problème. Il en va de même pour les dates de péremption, qui retirent du marché des aliments parfaitement sains. « "Meilleur avant » ne veut pas dire « infect après" », a rappelé Lori Nikkel, directrice de « Second Harvest ».

Le gaspillage sévit aussi dans les chaumières canadiennes, qui produiraient 21 % des « déchets évitables ». Cela représente environ 1700 $ par ménage, dans un pays où quatre millions de personnes luttent pour se payer trois bons repas par jour.

Les hôpitaux, les restaurants et les institutions représentent 13 % du gaspillage alimentaire évitable ; les commerces de vente au détail arrivent juste derrière avec 12 %. De leur côté, les agriculteurs ne gaspillent que 6,0 % de la nourriture utilisable qu'ils produisent, et les distributeurs un peu moins, à 5,0 %.

L'étude suggère de nombreuses façons de réduire les déchets alimentaires : une meilleure coordination entre l'agriculteur et le transformateur, des modifications à l'assurance-récolte, des dates de péremption plus ciblées ou de meilleures évaluations de la salubrité des aliments. Mme Kikkel suggère même d'éviter certains achats en vrac... qui aboutissent parfois à un excès de déchets.

Les Canadiens devraient surtout changer d'attitude face à la nourriture, estime-t-elle. « Nous l'avons tellement dépréciée qu'elle n'a plus aucune valeur à nos yeux. Nos grands-parents seraient horrifiés : nous devons revenir à cette valorisation de la nourriture. »




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