C’est le come-back du gri-gri, le retour du père prodigue. Daniel Cohn-Bendit a concentré l’attention lors de la conférence de presse des têtes de liste européennes d’Europe Ecologie-Les Verts, ce mardi. «Dany», 68 ans, n’est pourtant pas candidat. Depuis décembre 2012, il n’est même plus membre d’un parti qu’il avait conduit à son sommet il y a cinq ans: 16% des voix, 16 députés européens aujourd'hui. A l’approche du scrutin, l’iconoclaste député européen a pourtant accepté une dernière pige aux côtés des écologistes, pour les aider à rééditer la formule de 2009: «10+x», soit un score à deux chiffres.

«J’ai passé un pacte de responsabilité avec Europe Ecologie, sourit-il, l’expression désignant habituellement la main tendue de François Hollande au patronat. Je suis prêt à donner un coup de main, et eux me donnent un coup de main pour transformer l’Europe».

Mais, dans ce «pacte», qui a le plus besoin de l’autre ? Depuis 2009, les écologistes sont passés de l’opposition au gouvernement, et l’ambiance s’est rafraîchie en interne - en témoignent les tensions qui ont accompagné la constitution des listes européennes. La popularité du parti et de ses principaux dirigeants sont vacillants. Dans ce contexte, Daniel Cohn-Bendit est la meilleure tête de gondole que puisse afficher EE-LV pour retrouver son électorat d’il y a cinq ans. Malgré son départ, celui-ci s’était d’ailleurs fortement impliqué dans la désignation des têtes de liste. «Il est notre boussole», salue Karima Delli, eurodéputée sortante et chef de file dans le Nord-Ouest.

Eloge de Barnier

Cohn-Bendit n’a pas perdu son franc-parler : après quelques mots de soutien à José Bové, tête de liste dans le Sud-ouest et candidat des écologistes européens à la présidence de la Commission,

le coprésident des eurodéputés écologistes livre un long hommage à... Michel Barnier, ex-ministre UMP et candidat au poste. «Au niveau européen, les clivages ne sont pas les mêmes, explique-t-il. Barnier c’est un Delors de centre-droit, le seul candidat crédible». L'idée n'est pas neuve, mais l'occasion peut surprendre.

Plus tôt dans la matinée, sur France Inter, le même Cohn-Bendit avait souligné qu’il restait «très critique vis-à-vis d’Europe Ecologie». Et, questionné sur la secrétaire nationale du parti, Emmanuelle Cosse, il a rétorqué qu'«on n’en a rien à cirer de la secrétaire nationale... pour les élections européennes. Ce n’est pas la secrétaire nationale qui a fait le succès d’Europe Ecologie il y a quatre ans et demi». «C’est assez vrai», a sportivement reconnu sur Twitter la titulaire du poste à l’époque, Cécile Duflot.

«L’idée d’une Europe fédérale, pacifique et solidaire»

Les écologistes sont-ils à ce point dépendants de Cohn-Bendit ? Pour Emmanuelle Cosse, «il y avait une volonté mutuelle, de sa part comme de la nôtre, de travailler ensemble sur cette campagne». Tête de liste Ile-de-France - soit la place de «Dany» en 2009 - Pascal Durand estime quant à lui que «Daniel est quelqu’un qui incarne aux yeux des gens l’idée d’une Europe fédérale, pacifique et solidaire». Enfin, l’eurodéputé Yannick Jadot, candidat dans l’Ouest, évoque plutôt une histoire «d’affection et d’amitié», et l’idée d’une «transmission» de relais».

Après le scrutin, Cohn-Bendit en aura-t-il vraiment fini avec la politique européenne ? Oui, «sauf si Europe Ecologie obtient, dans les cinq ans, que le président de la Commission soit élu directement par les Européens, sourit-il. Alors, même à 74 ans, je me poserai la question». Ses camarades l’aiment tellement qu’ils y voient un «challenge intéressant». Ils ne peuvent vraiment pas s’en passer.

Dominique ALBERTINI
Elections européennes 2014
21 commentaires
22 suivent la conversation
embrouilleurboubimsmall_biggero_leRobert_Dartoisdefiant167patriqgianni_Fanfan32jubjoteur

 

jubjoteur
PRE

Dany n'est plus un visionnaire, voilà le problème. Il est un politicien un peu plus honnête que beaucoup, mais non plus un leader charismatique qui ouvre la voie de nouvelles perspectives pour les décennies à venir.

Merci Dany et au revoir.

gianni_

attention dany reviens; avant il etait rouge; maintenant il est vert;bientot il sera rose;j ai travaillé en teinturie pendant toute ma vie rose et vert sa deviens brun;allez dany change encore d avis

mulot
ESS

Les Verts vont se prendre un carton plein en 2014. Pris en étau par la droite et l’extrême gauche, ils n’ont jamais su choisir leur camp. DCB est un véritable boulet.

gero_le

Ah ces écolos... EELV ne défend pas les intérêts de la France, il faut voir comment le mari de Cécile Duflot insulte la France et Eva Joly qui voulait supprimer le défilé du 14 Juillet... Et ne parlons pas de leur rôle au sein de l'UE qu'il n'y a que François Asselineau de l'UPR qui le dénonce, j'invite les internautes à visionner son excellente conférence ! Lien: http://www.youtube.com/watch?v=AXr4UPnJSfQ

ventdest

eelv est un parti rudement crédible entre un faucheur de maîs et un trublion qui a à son actif le trouble à l'ordre public  à Nanterre (paris x) en 1968 c'est dire si ce parti est "bien garni " Mais qu' à cela ne tienne il y a placé et Duflot qui sont la relève "


A y regarder de prés nul doute que ce parti gagnerait vraiment à changer de leaders ...

hiroo

EE-LV va se prendre une bonne grosse tôle aux Européennes.

C'est écrit.

Les (rares) citoyens qui vont se déplacer pour voter auront bien en tête que ce parti est actuellement aux manettes avec les solfériniens.

Solidaire de cette politique de l'offre qui éreinte les plus fragiles, sert la rente et ne conduit à aucun redressement.

A quelques mois de sa retraite (que l'on attend avec encore plus d'impatience que lui), Dany-le-Pitre va rater sa sortie.

On l'aura prévenu ;-) !  

chem
BANNEDRESTRICTED

Ben voyons

C'est très curieux ces articles dans Libé, sur des "personnalités" politiques potentiellement alliées : communistes, écologistes ...

Nous on se souvient d'un DCB qui a foutu la m... en 1968, mouvement de foule dont il n'est presque rien résulté ; comme l'ont fait remarquer malicieusement nos amis étrangers. 

Après tout, presque 50 ans après, pourquoi ne pas recommencer à semer la m ... ? Ca ne coûte rien, et ça peut même faire une carrière politique, lorsqu'on a l'avenir devant soi  !

xiian

... une "tête de gondole" ?

Vaut mieux ne pas commenter, Michel Edouard Leclerc serait bien capable d' apprécier.

jubjoteur
Fanfan32
gianni_
patriq
defiant167
Robert_Dartois
gero_le
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boubim
embrouilleur