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  • Le Psoriasis
    Dermato-info.fr

    Résumé

    Le psoriasis est une inflammation chronique de la peau. C'est une maladie non contagieuse qui touche 2 à 3 % de la population en France. Il existe plusieurs formes de psoriasis, mais en général, cette maladie se caractérise par l'apparition de une ou plusieurs plaques rouges bien délimitées au niveau des zones de frottement de la peau comme les coudes ou les genoux, recouvertes de fragments de peau blanchâtre et sèche qui se détachent (squames). Lorsque l'on gratte ou décape ces plaques, il ne subsiste que la rougeur de la peau.

    L'évolution de cette maladie est imprévisible. On peut avoir une poussée isolée ou avoir de nouvelles lésions plusieurs années plus tard.

    Le psoriasis peut altérer considérablement la qualité de vie d'une personne atteinte. Il ne faut pas en négliger les conséquences et ne pas hésiter à demander de l'aide. En effet, actuellement, toutes les formes de psoriasis, des plus légères aux plus sévères, peuvent bénéficier d'un traitement.

    Qu'est-ce que le Psoriasis ?

    UNE MALADIE FRÉQUENTE

    Le psoriasis est lié à une inflammation chronique de la peau. Il survient chez des personnes génétiquement prédisposées, en général à la faveur d'un facteur physique ou psychologique favorisant.

    Le psoriasis est une maladie fréquente puisqu'elle touche environ 2% de la population française, et ceci à tous les âges de la vie. S'il s'agit la plupart du temps d'une maladie bénigne, le psoriasis peut constituer un handicap difficile à vivre au quotidien et avoir un retentissement psychologique important.

    Le psoriasis est dû à une inflammation chronique de la peau, dont on ne connaît pas pour l'instant l'origine précise. Cette inflammation, attestée par la présence dans la peau de cellules sanguines du système immunitaire, les lymphocytes, entraîne un emballement de la prolifération des cellules de l'épiderme, les kératinocytes.

    Au lieu de se renouveler en 28 jours, les kératinocytes se renouvellent en 3 jours. Ce renouvellement accéléré de l'épiderme s'accompagne d'une anomalie des cellules qui n'ont pas le temps de bien finaliser leur maturation normale.


    DES FORMES DE SÉVÉRITÉ TRÈS VARIABLE

    Les différentes formes de psoriasis

    Le psoriasis peut prendre de très nombreuses formes. Certains patients ne souffrant que de lésions discrètes disparaissant spontanément, d'autres présentant des formes très étendues et handicapantes. Il peut aussi être associé à d'autres maladies. La plupart des psoriasis ont une évolution bénigne mais 20% des cas sont considérés comme des formes modérées à sévères.

    On ne sait pas aujourd'hui pourquoi certains malades vont présenter une forme minime et d'autres une forme très sévère.

    Les formes classiques

    Le psoriasis en plaque

    La lésion typique est une plaque érythémato-squameuse, c'est-à-dire une plaque rouge, bien limitée, arrondie ou ovalaire, recouverte de morceaux de peau blanchâtre qui se détachent. La partie de peau qui se détache (squame) peut être très épaisse. Lorsqu'on gratte ou que l'on décape par des traitements cette partie superficielle, subsiste une rougeur de la peau.

    La taille des lésions est variable allant de simples lésions arrondies de petite taille - psoriasis en gouttes - à de véritables plaques étendues - psoriasis en plaques -. Le nombre de ces lésions est également variable. Elles sont habituellement nombreuses dans le psoriasis en gouttes, alors que dans le psoriasis en plaques, il peut y avoir une plaque isolée ou au contraire de multiples lésions.

    Les zones les plus fréquemment atteintes sont les zones exposées aux frottements : coudes et bord externe de l'avant-bras, genoux, région lombo-sacrée (bas du dos), cuir chevelu et ongles.

    Le psoriasis du cuir chevelu

    Le cuir chevelu peut être la seule localisation du psoriasis chez certaines personnes. A l'image de ce que l'on observe sur la peau, les lésions peuvent être bien délimitées, arrondies ou ovalaires, couvertes de petits lambeaux de peau qui desquament (pèlent). Elles siègent surtout sur la bordure frontale, la nuque, derrière les oreilles, formant comme un « bandeau ». Elles peuvent aussi recouvrir la totalité du cuir chevelu et former une véritable carapace : on parle alors de casque psoriasique. Les cheveux sont englués dans les plaques et peuvent parfois tomber ou se casser avec les squames de manière transitoire, surtout en cas de grattage qui est fréquent dans cette localisation.

    Le psoriasis des ongles, ou psoriasis unguéal

    Les ongles, qui sont parfois touchés au cours d'un psoriasis, peuvent n'être que la seule localisation de la maladie chez certaines personnes. Ils peuvent présenter de légères déformations punctiformes à l'image d'un « dé à coudre », s’épaissir, se déformer ou se décoller du doigt. Sous l'ongle qui peut perdre de sa transparence, la peau peut être très épaissie (hyperkératose sous-unguéale).

    Les formes plus rares

    Le psoriasis inversé ou psoriasis des plis

    Dans cette forme de psoriasis, la localisation des lésions ne concerne pas les zones de frottement en relief, mais prédomine dans les plis (zones inversées) comme le pli inter-fessier, les plis inguinaux, les creux axillaires (sous les bras), les plis sous-mammaires (sous le sein) ainsi que l'ombilic. Les lésions sont ici plus inflammatoires que squameuses. Cette forme est trompeuse, parfois prise à tort pour une mycose.

    Le psoriasis des muqueuses

    Le psoriasis peut toucher les muqueuses. Dans la bouche, il donne un aspect de langue « géographique » avec des zones un peu épaissies blanchâtres indolores. Les régions génitales peuvent être le siège de plaques rouges ne desquamant pas. Les lésions peuvent être à l’origine de brûlures ou au contraire être indolores. Elles sont souvent à l’origine d’une altération de la qualité de vie.

    EN SAVOIR + : le psoriasis génital sous diagnostiqué, mais pourquoi ?


    Le psoriasis palmo-plantaire

    La localisation des lésions aux paumes et aux plantes des pieds n'est pas habituelle dans le psoriasis. Il s'agit donc d'une forme particulière de psoriasis avec une peau en général très épaissie et fissuraire : on parle alors de kératodermie. Le handicap fonctionnel lié à l’épaississement parfois extrême de la peau dans les paumes et les plantes et les douleurs liées aux fissures en font une forme très invalidante, empêchant parfois chaussage, marche et fonctionnalité des mains.

    Le psoriasis du visage

    Il s'agit d'une localisation rare du psoriasis sous la forme de plaques rosées superficielles squameuses.

    Les formes graves

    Les formes sévères peuvent être liées à la grande étendue des lésions, lorsqu'elles constituent un handicap pour la vie quotidienne, ou du fait d'une spécificité clinique (psoriasis érythrodermique, psoriasis pustuleux, rhumatisme psoriasique, psoriasis au cours de l'infection par le VIH).

    Elles sont souvent associées à d'autres maladies comme le diabète dit de type 2 (ou non dépendant de l'insuline), l'obésité ainsi qu'une élévation des graisses dans le sang (les lipides sanguins), en particulier le cholestérol et les triglycérides. Un état dépressif ou une dépression survient en outre dans 30 à 40% des psoriasis sévères.

    Le psoriasis érythrodermique

    Il s'agit d'un psoriasis généralisé atteignant plus de 90% de la peau. Il existe une desquamation abondante et la peau peut être mise à nu, donc être toute rouge (érythrodermie). Il s'agit d'une forme grave de psoriasis car elle peut se compliquer de surinfections, de dérèglement de la température corporelle et d'anomalies de l'équilibre ionique (anomalies hydro-électrolytiques). Une hospitalisation est nécessaire pour sa prise en charge.

    Le psoriasis pustuleux

    Cette forme très particulière rare de psoriasis se caractérise par des pustules jaunâtres localisées au niveau de la paume des mains ou de la plante des pieds, ou généralisées à l'ensemble du corps. Il survient soit d'emblée, soit sur un psoriasis déjà connu. Dans les formes localisées aux mains et aux pieds, il existe un handicap fonctionnel souvent important, avec des difficultés à la marche et aux travaux manuels. Dans les formes généralisées, l'état général est altéré avec de la fièvre et souvent des atteintes articulaires. L'évolution est parfois grave, pouvant menacer le pronostic vital.

    Le rhumatisme psoriasique

    Dans 20% des cas de psoriasis, il existe une atteinte articulaire associée. Elle peut être responsable de douleurs articulaires qui réveillent la nuit mais parfois aussi de déformations liées à des destructions articulaires irréversibles. L’atteinte articulaire peut être isolée (monoarthrite), ne concerner que quelques articulations (oligoarthrite) ou au contraire, beaucoup d'articulations (polyarthrite). Il touche en particulier les articulations inter-phalangiennes distales. La colonne vertébrale peut également être atteinte, de même que les articulations sacro-iliaques.

    Le psoriasis au cours de l'infection par le VIH

    Le psoriasis au cours de l'infection par le VIH est souvent plus grave et réfractaire aux traitements conventionnels, mais répond bien aux traitements de l’infection virale elle-même.

    Le psoriasis de l'enfant

    L'enfant peut être touché assez précocement, au cours de ses premières années de vie. On peut voir des psoriasis en gouttes au décours d'une angine à streptocoques. Les psoriasis en plaques ne sont pas exceptionnels.

    Les causes du Psoriasis

    Prédisposition familiale

    UN RENOUVELLEMENT CUTANÉ ACCÉLÉRÉ

    Le malade souffrant de psoriasis présente un terrain génétique particulier sur lequel des circonstances favorisantes vont déclencher des poussées de la maladie.

    Le psoriasis est dû à une inflammation chronique de la peau dont on ne connaît pas, pour l'instant l'origine, mais dont on sait qu'elle provoque un renouvellement accéléré de l'épiderme.

    Une maladie à prédisposition familiale : des gènes identifiés

    Le caractère souvent familial du psoriasis (30% des cas) a fait suspecter une prédisposition génétique et plusieurs gènes sont maintenant identifiés. Il n'est pas encore possible de dire aujourd'hui leur niveau exact de responsabilité et il faut probablement la conjonction de plusieurs anomalies génétiques pour exprimer la maladie.

    La maladie s'exprime donc par l'association d'un terrain génétique particulier et de facteurs environnementaux favorisants.

    Des facteurs favorisants

    Différents facteurs environnementaux peuvent favoriser l'expression du psoriasis chez des sujets génétiquement prédisposés. Parmi les facteurs favorisants connus, on retrouve :

    • Le stress, un choc émotionnel ou un traumatisme affectif ;
    • Des médicaments comme les béta-bloquants, le lithium, ou certains antihypertenseurs ;
    • Le statut hormonal : certaines femmes ont une recrudescence de leurs lésions au moment des règles ;
    • Si le soleil peut dans certains cas améliorer le psoriasis, il peut dans d'autres cas au contraire l'aggraver ;
    • Certains facteurs infectieux suspectés par un début de psoriasis chez l'enfant au décours d'un épisode rhinopharyngé par exemple, notamment au décours d'angines à streptocoques pour le psoriasis en gouttes.

    L'alcool et le tabac ne sont pas des facteurs favorisants à proprement parler, mais ils apparaissent comme étant nettement des facteurs aggravants et des facteurs de mauvaise réponse aux traitements.

    Une maladie imprévisible

    L'évolution de la maladie est imprévisible. On peut présenter une poussée isolée de psoriasis et ne plus jamais en entendre parler ou ne présenter de nouvelles lésions que plusieurs années après. La plupart du temps, les symptômes réapparaissent à l'occasion d'un stress, d'un changement de vie, d'une période de fatigue ou d'une maladie associée.

    Conseils en cas de Psoriasis

    SFD

    APPRENDRE À VIVRE AVEC UN PSORIASIS

    Un dialogue régulier et répété avec son médecin, l'identification des facteurs favorisants et aggravants, une bonne connaissance des causes de la maladie et de ses manifestations, un contact avec d'autres personnes atteintes de la même affection cutanée font partie des meilleures armes pour apprendre à vivre avec un psoriasis.

    Association France Psoriasis, soutien des personnes atteintes de pso.

    Un dialogue dans la durée

    Le psoriasis est une maladie chronique qui peut avoir des répercussions importantes sur la vie quotidienne. Certains traitements du psoriasis sont vécus comme insuffisamment ou pas assez rapidement efficaces, d'autres sont vécus comme trop contraignants. Ils peuvent engendrer des frustrations dont il est important d'en parler avec son médecin.

    Le traitement du psoriasis s'inscrit dans la durée et il est très important de définir avec son médecin des objectifs de traitement commun. Le psoriasis ne guérira pas et une seule consultation est insuffisante pour répondre à toutes les attentes liées à la maladie. Il est donc important de créer une relation de confiance avec son médecin en lui exprimant clairement ce qu'on attend de son traitement, quelles lésions sont gênantes, lesquelles ne le sont pas, quels sont les problèmes rencontrés dans l'utilisation quotidienne des traitements, quelles sont les craintes ou les questions vis-à-vis des traitements généraux possibles de la maladie, leurs risques et leurs contraintes autant que leurs succès…

    C'est au travers de ce dialogue que ce construira un « contrat thérapeutique » visant à définir un langage commun (quels objectifs, en combien de temps ?) et les différentes étapes possibles de suivi et de traitement.

    Il est par exemple important de parler des localisations plus intimes de la maladie notamment les génitales avec son médecin. Beaucoup de patients hésitent à en parler alors que des traitements efficaces existent.

    EN SAVOIR + : le psoriasis génital sous diagnostiqué, mais pourquoi ?


    Identifier les facteurs déclenchants et aggravants

    Ce dialogue permettra aussi de mieux identifier les facteurs favorisants propres à chacun (médicaments, frottements sur des zones à risque, stress…). Ceci pour les éviter, autant que faire se peut ou se faire aider à mieux gérer son stress, par exemple.

    La consommation excessive d'alcool et le tabagisme sont clairement des facteurs d'aggravation de la maladie. Il va donc sans dire qu'il est préférable d'en parler avec son médecin pour se faire aider sur ces deux points importants.

    Bien connaître ses médicaments

    Un traitement bien compris est un traitement bien pris. Il va donc falloir comprendre comment fonctionnent les médicaments prescrits et comment les utiliser au mieux en pratique sans hésiter à poser les questions nécessaires à son médecin.

    Certains des médicaments utilisés pour traiter le psoriasis peuvent avoir des effets secondaires généraux qui sont évités si le traitement fait l'objet du suivi approprié (prises de sang régulières par exemple). Il faut donc bien connaître le calendrier prévu des contrôles nécessaires. Le médecin proposera,en fonction des l’état de santé du patient, les traitements les plus adaptés au cas par cas.

    Par exemple, les traitements par rétinoïdes (acitrétine) sont responsables de malformations fœtales graves et sont donc contre-indiqués chez la femme jeune sans une contraception efficace. Celui-ci doit être poursuivie jusqu'à 2 ans après l'arrêt des traitements.

    Une altération de la qualité de vie trop souvent sous-estimée

    L'altération de la qualité de vie des sujets souffrant de psoriasis est réelle et trop souvent sous-estimée par l'entourage et le corps médical. Il est donc très important de pouvoir en parler avec son médecin et ses proches.

    User du maquillage pour améliorer son apparence

    Loin d'être contre-indiqué, le maquillage, lorsqu'il est réalisé avec des produits de bonne qualité, est possible.

    Le psoriasis n'est pas une maladie contagieuse !

    Les personnes souffrant de psoriasis sont souvent mal vues par les autres. Il ne s'agit cependant pas d'une maladie contagieuse. Elle survient sur un terrain prédestiné, génétiquement déterminé, et il est parfois plus simple d’en parler dans son environnement social et de dire que l'on souffre de psoriasis que de ne rien dire et de laisser le non-dit de l'imaginaire collectif entretenir dégoût ou rejet.

    France Psoriasis

    Le contact avec une association de patients peut être une véritable aide. La rencontre avec d'autres personnes atteintes de la même affection est en général source de réconfort et d'échanges fructueux. Dans le domaine du psoriasis, l'association pour la lutte contre le psoriasis peut être d'une grande aide au quotidien.

    Logo Association France Psoriasis

    Examens et Psoriasis

    Un diagnostic clinique

    UN DIAGNOSTIC CLINIQUE

    Dans la grande majorité des cas, le psoriasis est diagnostiqué sur le simple aspect des lésions par un médecin expérimenté. La biopsie cutanée peut être utile dans les cas difficiles. Dans les formes sévères, il faut rechercher d'éventuelles pathologies associées.

    Le diagnostic de psoriasis est avant tout clinique, c'est-à-dire qu'il repose sur l'expérience et la bonne connaissance de la maladie du médecin qui examine les lésions.

    Dans les cas difficiles, lorsque les lésions cutanées sont atypiques, une biopsie cutanée peut être nécessaire. Réalisée au niveau des lésions érythémato-squameuses (plaques rouges recouvertes de peau blanchâtre qui pèlent), elle met en évidence un épaississement de l'épiderme avec des anomalies des cellules (kératinocytes), en particulier la persistance de leur noyau (parakératose) ainsi que la présence de cellules de l'inflammation (lymphocytes) au niveau de l'épiderme et du derme.

    Rechercher des pathologies associées

    Compte-tenu de la fréquence des maladies générales associées aux formes sévères de psoriasis, il peut être justifié de rechercher l'existence d'un diabète de type 2, dit non insulino-dépendant ou d'anomalies du bilan lipidique (graisses dans le sang), en particulier chez les patients obèses. Une prise de sang réalisée le matin à jeun est alors nécessaire afin de mettre en évidence d'éventuelles anomalies des taux de sucre (glycémie) ou de graisses (lipides) dans le sang, ou encore une anomalie du bilan hépatique.

    L’association avec un surpoids est également fréquente. Ces anomalies expliquent pour partie le risque cardio-vasculaire qui est accru chez les patients atteints de psoriasis avec sur risque d’accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde etc. La dépression, les troubles anxieux sont également plus fréquents, expliqués pour partie par l’altération de la qualité de vie des patients souffrant de psoriasis du fait du caractère affichant, stigmatisant des lésions source d’exclusions sociales et professionnelles, de leur impact sur la vie affective mais aussi des sensations de prurit, de brûlures voir des douleurs associées aux lésions.

    Traitement du Psoriasis

    DES TRAITEMENTS À GÉRER DANS LA DURÉE

    Le psoriasis est une maladie chronique pour laquelle, s'il n'existe pas de traitement permettant une guérison définitive, il existe de nombreuses options thérapeutiques efficaces sur les poussées et qui permettent lorqu’elles sont suivies, de les contrôler. En fonction des formes et de l'évolution de la maladie, le médecin va utiliser ces différentes options dans le cadre d'une stratégie individualisée et partagée avec le malade.

    La prise en charge thérapeutique repose sur l'utilisation de traitements locaux dans les formes peu graves et peu invalidantes, pouvant être associés aux traitements généraux réservés aux formes plus sévères. Des phases de traitement d'attaque vont pouvoir alterner avec des phases d'entretien au cours desquelles le traitement est allégé.

    La prise en charge thérapeutique du psoriasis dépend de sa gravité, de sa localisation, de la surface concernée et du retentissement de la maladie sur la qualité de vie évaluée par des échelles spécifiques.

    La sévérité d'un psoriasis est évaluée selon la surface corporelle atteinte (score de PASI / Evaluation de l'efficacité des traitements) et/ou selon son retentissement sur la vie quotidienne(échelle de qualité de vie).

    Les traitements locaux

    Les traitements locaux sont utilisés seul dans les formes localisées et en association aux autres traitements dans les formes étendues. Ils sont représentés par les dermocorticoïdes et les analogues de la vitamine D3.

    • Les dermocorticoïdes.
      L'utilisation de corticoïdes par voie locale permet de lutter contre l'inflammation de la peau psoriasique. On utilise des pommades, des crèmes et des gels à base de corticoïdes dits forts sur les zones très épaisses et des corticoïdes d'indice plus faible sur le visage. Les pommades sont surtout utilisées sur les lésions sèches, les crèmes sont réservées aux plis et aux muqueuses, et les shampoings, les mousses et les lotions au cuir chevelu. Ils sont en général utilisé en une application quotidienne et leur durée d'utilisation est limitée dans le temps.
      Ils sont un des principaux traitements du psoriasis en plaques si ces dernières sont très limitées en surface et en nombre.
    • Les analogues de la vitamine D3
      Ils agissent sur la multiplication et la maturation des kératinocytes. Ils sont prescrits pour traiter les plaques. Calcipotriol et calcitriol sont appliqués deux fois par jour et le tacalcitol une fois par jour.
    • L'association analogues de la vitamine D3 (calcipotriol) – dermocorticoïdes
      Il s'agit d'une association très efficace utilisée en une application quotidienne pendant le premier mois, puis sous la forme d'un traitement d'entretien à raison d'une application le week-end chaque semaine et ceci afin d'éviter les récidives.
    • Les autres traitements topiques
    • Bains et produits hydratants
      Les bains à base d'amidon de blé ou d'huile et les produits hydratants ont pour propriété de calmer l'inflammation, d'assouplir et d'adoucir la peau et de calmer les démangeaisons.
    • Acide salicylique
      L'acide salicylique est doté d'un effet kératolytique, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une substance capable de dissoudre la couche superficielle (ou cornée) de l'épiderme. Il est utilisé associé à un excipient gras (vaseline) pour décaper les lésions très squameuses, préalablement à l'application de tout autre traitement local ; sa concentration est le plus souvent limitée à 10%.
    • Tazarotène
      Il s'agit d'un rétinoïde topique, c'est-à-dire d'application locale, qui peut être irritant ; ce qui limite son utilisation. Il est contre-indiqué en cas de grossesse. Il est utilisé pour des psoriasis très localisés.

    La photothérapie

    La photothérapie corporelle totale est utilisée dans des formes étendues (> 30% de la surface corporelle) et la photothérapie locale peut-être utilisée quand l'atteinte du psoriasis se limite aux mains et/ou aux pieds.

    Il en existe deux types, la puvathérapie et la photothérapie par UV B.

    • La puvathérapie
      Elle consiste en une exposition du sujet aux UVA en cabine. Il est nécessaire de prendre deux heures avant la séance, un médicament dit psoralène qui va augmenter l'efficacité de la photothérapie (agent photosensibilisant soit en comprimé soit par voie locale). Le port de lunettes noires protectrices est indispensable pendant la séance et durant les 8 heures qui suivent. Il ne faut s'exposer au soleil après l'absorption du psoralène.

    • La photothérapie par UVB
      Elle fait appel aux rayons ultra-violets UVB : aucune prise médicamenteuse préalable n'est nécessaire. L'efficacité est comparable à celle de la puvathérapie. (accéder au chapitre et à la vidéo sur la photothérapie)

    Dans les 2 cas, la durée des séances est adaptée au type de peau. En règle générale, un traitement d'attaque est réalisé sur une période de 2 mois à raison de 3 séances par semaine. Il permet de « blanchir » les lésions, c'est-à-dire de les faire disparaître.

    Les traitements par photothérapie sont efficaces et souvent envisagés en première intention. En revanche, leur utilisation est limitée dans le temps du fait de l'augmentation du risque de cancers cutanés que font courir un trop grand nombre de séances (plus de 200 séances).

    Les traitements généraux par voie orale

    Ils sont utilisés en cas de formes sévères que ce soit par la surface cutanée atteinte et/ou le retentissement sur la vie quotidienne, ou en cas de formes résistantes aux traitements locaux.

    Il existe quatre familles de médicaments :

    • Les rétinoïdes (dérivés de synthèse de la vitamine A : acitrétine)
      Ils sont administrés par voie orale à raison d'une prise quotidienne. Ils sont formellement contre-indiqués chez la femme jeune sans contraception efficace en raison de risques de malformations graves chez le fœtus en cas de grossesse. La contraception doit en outre être poursuivie deux ans après l'arrêt du traitement par rétinoïdes.
    • Le méthotrexate
      Il s'agit d'un médicament qui prescrit à faibles doses possède des propriétés anti inflammatoires et immunosuppressives utiles au traitement du psoriasis. Il est également utilisé dans le traitement de certains rhumatismes chroniques (notamment la polyarthrite rhumatoïde). A très fortes doses, il a un effet anti prolifératif c'est-à-dire qu'il empêche la multiplication des cellules et est donc utilisé dans le traitement dans le traitement de certains cancers, (notamment les lymphomes). Il se prend une fois par semaine soit sous forme de comprimés, soit sous forme d'injections ou sous cutanées. Il s'agit d'un traitement au long cours que l'on adaptera en fonction de la réponse thérapeutique. Une surveillance régulière des enzymes du foie et des globules blancs pars prise de sang est nécessaire.
    • La ciclosporine
      C'est un médicament immunosuppresseur utilisé au cours des greffes afin d'éviter le phénomène de rejet de la greffe. Il a aussi fait preuve de son efficacité dans le psoriasis. C'est un médicament qui se prend tous les jours par voie orale, mais dont l'administration est limitée dans le temps, en raison des risques d'atteinte rénale en cas de prise prolongée. Sa prescription nécessite la surveillance de la pression artérielle et de la fonction rénale par une prise de sang (créatininémie) une fois par mois.
    • L’apremilast
      C'est une molécule qui réduit la production des signaux inflammatoires dans les cellules impliquées dans la formation des lésions de psoriasis. Il est pris tous les jours en deux prises par voie orale, ne nécessite pas de suivi biologique particulier. Il est contre- indiqué chez la femme enceinte. Au début du traitement, des diarrhées et des nausées sont possibles, le plus souvent transitoires.
    • Les biothérapies
      Cette nouvelle famille de médicaments intervient sur des étapes très spécifiques de l'inflammation du psoriasis. L'utilisation des biothérapies dans le psoriasis est réservée aux formes sévères n'ayant pas répondu ou ayant une contre-indication à au moins deux autres traitements préalables dont la photothérapie, le méthotrexate et la ciclosporine. Il s'agit de traitements nouveaux et onéreux qui nécessitent la réalisation d'un certains nombres d'examens avant leur prescription, pour éliminer l'existence d'une tuberculose latente, ainsi qu'une prise de sang afin d'éliminer une hépatite ou toute autre infection virale sévère en cours.

    Des biothérapies peuvent êtres utilisés dans le traitement des psoriasis sévères :

    • Les anti-TNF α
      L'infliximab qui s'administre sous forme de perfusions réalisées en milieu hospitalier, l'étanercept administré par voie sous cutanée une à deux fois par semaine et l'adalimumab administré par voie sous-cutanée toutes les deux semaines.
    • L'ustékinumab, anti-IL12/IL23
      C'est un traitement injectable, utilisé à raison de 4 injections sous-cutanées par an.
    • Le secukinumab et l’ixekizumab, anti IL17
      Ce sont également des nouvelles biothérapies, administrées par voie sous cutanée, après un traitement d’attaque sous la forme d’injections sous cutanées mensuelles.

    À LIRE AUSSI : fiches pratiques patients du Groupe Psoriasis


    L'évaluation de l'efficacité des traitements

    L'efficacité des traitements s'évalue à l'aide du score dit de PASI (pour Psoriasis Area and Severity Index) qui combine à la fois l'extension des lésions, c'est-à-dire la surface de peau atteinte ainsi que l'épaisseur, la rougeur et la desquamation de la peau. Ce score va de 0 à 72 et l'on considère que le psoriasis est sévère dès lors qu'il est supérieur à 10. En pratique courante, on utilise davantage le score PGA (Physicians Global Assessment) ou le BSA (Body Surface Assessment) qui tient compte de l'état global du patient.

    On parle d'échappement lorsque les lésions réapparaissent sous traitement et de rechute lorsque les lésions réapparaissent après avoir totalement disparu ; le rebond est le terme pour désigner la réapparation de lésions plus graves que ce qu'elles étaient avant le traitement.

    Prendre en charge d'éventuelles pathologies associées

    Les formes sévères de psoriasis pouvant être associées à d'autres pathologies comme le diabète, l'obésité ou une anomalie des lipides sanguins, il est alors nécessaire de prendre en charge de façon appropriée ces pathologies, en tenant compte des éventuelles interactions médicamenteuses avec les traitements du psoriasis. Le risque cardio vasculaire est ainsi également accru chez les patients atteints de psoriasis et une évaluation spécifique régulière est ainsi recommandé.

    Un suivi régulier

    Il est recommandé de voir son médecin régulièrement afin de s'assurer de l'efficacité et de la bonne tolérance de ce dernier. Si le traitement au long cours est efficace et bien toléré, un suivi tous les 6 mois est envisageable. Ce rendez-vous régulier avec le médecin est l'occasion de faire le point sur la maladie et ses conséquences physiques, morales ou professionnelles éventuelles. Il permet de définir des objectifs conjoints d'évaluation de l'efficacité du traitement.

    Les traitements alternatifs

    Un soutien psychothérapique, ainsi que la pratique de cures thermales peuvent être utiles.

    La qualité de la relation médecin-patient

    Comme dans toute maladie chronique, il est indispensable que se noue une relation de confiance entre le médecin et son patient. Le traitement du psoriasis s'inscrit dans la durée et peut être à certains moments décourageants ; la consultation, l'écoute et le dialogue permettent souvent de trouver ces solutions concrètes pour en venir à bout.

    Dernière mise à jour : 21-02-2018



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